QU’EST-CE QU’UNE GRAVURE?
Les gravures sont réalisées en transferrant de l’encre, qui suit la forme du motif au-préalable sculpté sur une plaque en métal, sur du papier en appliquant une pression extrêmement forte. Une gravure est reconnaissable en raison de la marque qui est laissée par la pression sur le papier, autour du motif représenté. La gravure est un procédé fastidieux qui requiert un certain savoir- faire, c’est pourquoi en général, les gravures sont produites en éditions limitées. En généal, mes gravures ne sont pas reproduites plus d’une dizaine de fois (et souvent, je n’en produis pas plus de cinq) en raison de la longueur du procédé et aussi parce que le sujet représenté sur la plaque peut commencer à se dégrader.
CREUSER DES RAINURES DANS LE METAL
Une fine couche d’encre pour gravures est appliquée sur la plaque de métal. Le surplus d’encre peut alors être retiré de la surface de la plaque avec une mousseline raide appelée “tulle“. Cependant, un peu d’encre restera scellée sous la surface du métal, dans les rainures et au niveau des zones où la texture a été altérée par le mordant.
La plaque – recto du motif visible – est ensuite placée sur le lit de la presse de gravure avec un morceau de papier à imprimer imbibé d’eau dessus. Les papiers de protection sont ensuite placés sur le papier et le tout est roulé entre les deux lourds rouleaux de métal de la plaque de la presse de gravure. La pression permettra de transférer l’encre présente sur la plaque sur le papier. Si deux plaques sont utilisées pour une impression, le procédé devra être répété de façon à ce que la seconde image soit surimprimée sur la première.
PROCEDES DE GRAVURE
Il y a encore peu de temps, j’utilisais du cuivre pour mes gravures parce que j’aimais sa couleur et la douceur de ce métal et aussi parce que je pouvais utiliser un acide qui n’était pas trop corrosif : le chlorure ferrique, pour attaquer le cuivre afin d’y creuser des rainures. Maintenant, j’utilise une plaque en aluminium pour mes gravures. Son travail est beaucoup plus rapide, c’est aussi beaucoup moins risqué et plus respectueux de l’environnement puisqu’il n’est pas nécessaire d’utiliser des solvants toxiques ou des mordants.
Je crée des motifs en utilisant une combinaison de méthodes. Par exemple, j’utilise en général un crayon lithographique pour graver la plaque de métal et ensuite je la recouvre d’une couche de vernis résistant. Le crayon peut alors être effacé sous le vernis, exposant le métal qui sera altéré par le mordant (du sulphate de cuivre) pendant que le vernis protège le reste de la plaque. J’utilise aussi de la peinture et des bains acides et parfois j’utilise aussi une aiguille en métal ou un brunisseur pour creuser des rainures.